Mon itinéraire de 2 semaines au Cambodge

Le perpétuel dilemme des voyageurs au Cambodge : commencer par les temples d’Angkor, ce qui est un peu sportif, pour pouvoir être plus relax le reste du voyage ? Ou garder ce lieu magique pour l’apothéose finale ? C’est la deuxième solution que nous avons choisie : une semaine à arpenter le sud, ses plages, ses îles, ses villes tranquilles, et une semaine au nord à la découverte des joyaux des anciennes civilisations. Voici notre itinéraire étape par étape. 

1. Phnom Penh – 1 jour

Capitale animée, il est facile de trouver un tuk-tuk dès la sortie de l’aéroport pour nous emmener à notre logement. À faire : musée du génocide (terrible mais poignant, à faire absolument), Palais royal, marchés.

2. Kep – 1 jour

Bourgade plutôt tranquille avec des allures de ville fantôme, du fait de nombreuses villas abandonnées. Immanquables : le marché aux crabes et les petits restaurants attenants. Nous avons également adoré le jardin des papillons. On trouve aussi un grand parc naturel dont l’entrée se situe dans la ville. Les balades en vélos dans Kep sont agréables.

Kep – ville oubliée

Située à une demi-heure en tuk-tuk au sud de Kampot, Kep est une ville bien moins touristique. Je n’ai pourtant pas regretté de m’y être arrêtée. Une journée et une nuit suffisent pour goûter à sa tranquillité… et à ses spécialités ! Construite entre les années 50 et 70, Kep était jadis une ville florissante…

3. Kampot – 2 jours

Sur le chemin entre Kep et Kampot, arrêt incontournable à La Plantation, une ferme où est produit le fameux poivre de Kampot, avec passage devant le “secret lake”. La ville de Kampot est bien plus animée que Kep. Au programme : balade en bateau sur le fleuve à la recherche des lucioles, jus de fruits frais et street-food près du vieux marché, super salons de massage, séance de yoga. 

La Plantation – Poivre de Kampot

Un de mes gros coups de cœur… Petit coin de Paradis verdoyant à l’écart du tumulte de la ville, la Plantation est une immense ferme, mais aussi un projet agro-écologique ambitieux et respectueux de l’environnement, un projet éducatif pour les touristes et un projet social.  Une fois arrivé sur les lieux, on peut se balader…

4. Koh Rong Samloem – 3 jours

Des deux îles les plus touristiques, nous avons choisi la plus petite. Un véritable coin de paradis ! Trois jours à se prélasser sur la plage d’un blanc immaculé, à manger des barbecues de poissons, à profiter de l’animation des auberges (soirées karaoké, parties de ping-pong, musique live…). D’autres activités sont proposées : snorkeling, découverte du plancton luminescent, balade à travers l’île à pied ou à vélo, kayak sur l’océan…

5. Siem Reap – 3 jours

Après une nuit à Sihanoukville, c’est en avion que nous rejoignons la ville far du Cambodge. Énormément de choses à faire. Les temples d’Angkor bien sûr, se visitent sur plusieurs matinées. Les après-midi, nous visitons la ville, ses nombreux marchés, et profitons des massages (ne manquez pas le centre de massage par des personnes aveugles) et de la street-food dont les prix défient toute concurrence. Au cœur de la ville, visite guidée gratuite des “Artisans d’Angkor”, où des jeunes artisans se perfectionnent à l’art de la sculpture, peinture, fabrication de bijoux… A quelques kilomètres, plusieurs villages flottants ou sur pilotis peuvent être visités, avec un tour en bateau sur le lac Tonlé Sap. 

6. Battambang – 1 jour

Dernière étape avant le retour à la capitale. Énormément d’activités, ville à ne pas manquer ! Temples, artisanat local (fabrication de feuilles de riz, de gâteaux de riz cuits dans du bambou, de prahok, séchage du poisson…), visite d’anciennes maisons khmers, ferme aux crocodiles, killing caves, grottes aux chauve-souris, train de bambou… Nous avons adoré le cours de cuisine et le spectacle d’une jeune troupe de cirque.

Une journée à Battambang

Parmi les villes incontournables du Cambodge, Battambang ne fait pas l’unanimité. Avant de partir, j’ai lu beaucoup d’avis favorables, mais aussi beaucoup d’autres moins enthousiastes. Verdict ? J’ai adoré !

Moyens de transport

  • De Phnom Penh à Kep : minibus express
  • De Kep à Kampot : tuk-tuk, avec une étape possible à La Plantation, à mi-chemin
  • De Kampot à Koh Rong Samloem : bus jusqu’à Sihanoukville, puis bateau 
  • De Koh Rong Samloem à Siem Reap : retour à Sihanoukville par bateau, tuk-tuk jusqu’à l’aéroport, avion jusque Siem Reap
  • Région de Siem Reap avec les temples d’Angkor : tuk-tuk, vélo pour les plus courageux !
  • De Siem Reap à Battambang, puis Phnom Penh : minibus express

Une journée à Battambang

Parmi les villes incontournables du Cambodge, Battambang ne fait pas l’unanimité. Avant de partir, j’ai lu beaucoup d’avis favorables, mais aussi beaucoup d’autres moins enthousiastes. Verdict ? J’ai adoré ! Si la ville en elle-même ne présente pas d’intérêt particulier, ce qu’on peut y faire et ce qu’il y a autour apportent une dimension différente au voyage. L’occasion de découvrir la culture autrement.

Comment s’y rendre

La situation géographique n’est pas idéale. Située au nord-ouest du lac Tonlé Sap, Battambang est loin de Phnom Penh, et pas toute proche non plus de Siem Reap. Nous avons choisi d’y faire étape entre les deux, en nous déplaçant en minibus. La réservation se fait très simplement avec un mobile depuis le site www.bookmebus.com. Il faut compter 4h depuis Siem Reap, et 7h de route jusqu’à Phnom Penh en minibus express. 

Il est également possible de relier Battambang et Siem Reap par bateau, dans les deux sens, en passant par le lac Tonlé Sap. Le voyage, bien plus long (une dizaine d’heure), est apparemment une aventure en lui-même ! Malheureusement, il est impossible en saison sèche. 

Découverte du savoir faire local

Une fois n’est pas coutume, nous avons demandé à notre auberge de nous trouver un chauffeur de tuk-tuk pour une excursion. Ils proposent des programmes tout faits, mais nous l’avons organisé à notre sauce. Une fois le prix négocié, le chauffeur nous emmène où l’on veut. 

Nous sommes plongés au cœur d’un marché local. Notre chauffeur s’arrête régulièrement. Ici, nous découvrons les “bamboo sticky rice”, un gâteau à base de riz collant, cuit dans une tige de bambou (d’où le nom !). On épluche ça comme une banane pour le déguster. Ça colle aux dents, mais c’est plutôt bon !

Plus loin, des pêcheurs ouvrent et étalent le poisson pour le faire sécher. Celui-ci provient du lac Tonle Sap, réputé comme l’un des plus généreux en poissons. Une autre façon de préparer le poisson est de le transformer en pâte, le Prahok. Le poisson est salé, fermenté, réduit en purée… La pâte servira comme condiment ou accompagnement. Nous apercevons sa fabrication, un peu effrayées par le manque d’hygiène. Notre guide nous dit que celui qu’il achète ne provient pas de cet endroit, pour cette bonne raison. L’odeur – conjuguée à la chaleur – est absolument insoutenable et nous nous éloignons bien vite !

Beaucoup plus charmant, nous assistons à la préparation traditionnelle de feuilles de riz, utilisées pour les nems ou rouleaux de printemps. Deux personnes suffisent. Une femme manie une machine qui broie le riz, puis elle mélange la poudre obtenue avec de l’eau avant d’en faire des crêpes gluantes, qu’elle fait cuire à la vapeur. Elle positionne ensuite les feuilles de riz obtenues sur un tourniquet en bambou, et un homme vient les récupérer au fur et à mesure pour les étaler sur une grande grille en métal, où elle pourront sécher en plein air. 

Le train de bambou 

A première vue, le “bamboo train”, appelé Norry, ressemble à une attraction purement touristique. Ces planches de bambou posées sur des rails sont propulsées par des moteurs bruyants. Des coussins permettent le confort de nos derrières, un luxe appréciable avec toutes les vibrations de l’engin ! La balade dure une heure, nous passons entre des rizières, voyant quelques buffles. Au bout du chemin, un arrêt avec bien sûr des “boutiques” souvenirs : peintures, vêtements, babioles… L’expérience est rigolote. 

Ce que l’on sait moins, c’est que les trains de bambou, apparus dans les années 70, sont des moyens de transport encore utilisés par les Cambodgiens, et un moyen de subsistance pour ceux qui les conduisent. Dans la région de Battambang particulièrement, ils servent à transporter des gens, des marchandises, du bétail… Bien moins rapides que leurs principales concurrentes les mobylettes (30 km/h en moyenne), ils ont cependant un avantage de taille en saison humide : ils ne s’embourbent pas. Il n’y a qu’une ligne de rails, et les trains de bambou sont donc contraints de se croiser. Priorité à celui qui a le plus de personnes à bord, ou la plus grande charge de marchandise. Pour celui qui arrive en face, il faut alors débarquer tout le monde, enlever le moteur, la planche et les essieux le temps que l’autre plateforme passe, puis tout ré-assembler. 

Norry, moyen de déplacement traditionnel

Wat Samrong Knong

Cette pagode est l’une des plus anciennes de la province (1707). Comme souvent au Cambodge, l’histoire tragique du pays se mêle à la beauté des lieux. Notre guide nous apprends que la pagode a été réquisitionnée par les Khmers Rouges pour servir de prison. En face se situe un temple plus récent. La porte est ouverte, de la musique est diffusée par des hauts-parleurs. A l’intérieur, une grande statue de Bouddha drapé dans un tissu orange et rouge fait face à la porte, et domine d’autres statues plus petites, ainsi que des photos et des fleurs. De retour dans le tuk-tuk, notre guide nous raconte sa propre histoire, les conséquences que l’époque des Khmers Rouges a eu sur lui et sa famille : un exil forcé, une vie cachée à la campagne avant de pouvoir revenir à Battambang en découvrant que tout ce qu’ils avaient laissé derrière eux n’existait plus. 

La maison de Mme Bun

A Battambang subsistent quelques maisons traditionnelles khmers, dont certaines peuvent être visitées. C’est le cas de la maison de Mme Bun (Mrs. Bun Roeung’s Ancient House). Cette maison coloniale du début du XXème siècle est encore habitée par sa propriétaire. Réquisitionnée par les Khmers Rouges, elle est une des rares à ne pas avoir été détruites. A la fin du régime, Mme Bun est revenue y vivre dans l’espoir que le reste de sa famille disparue l’y rejoindrait un jour. Aujourd’hui âgée, Mme Bun continue d’accueillir les visiteurs et discute volontiers dans un français impeccable. Le haut de la maison contient les meubles d’origine et de nombreux objets d’époque, constituant une sorte du musée. Le neveu de Mme Bun s’occupe des explications. La visite et la rencontre de la propriétaire sont émouvantes. 

Ferme aux crocodiles

Comme l’indique son nom, la ferme aux crocodiles est un endroit où sont élevés des crocodiles. Elle fait souvent partie des arrêts prévus dans les excursions. D’un côté, la visite permet de voir ces imposants animaux de près. Frissons garantis, quand l’un se met à bouger avec brusquerie, provoquant les réaction de l’ensemble du groupe. On les observe du dessus, une simple barrière en métal nous empêchant de tomber dedans. On a des fourmis dans les jambes rien qu’à imaginer cette possibilité… Pour attirer les touristes, un bébé crocodile est gardé dans l’entrée, que l’on peut toucher et même prendre dans ses mains. D’un autre côté, on peut se sentir mal à l’aise. Les animaux sont élevés dans le but d’être ensuite tués, comme tout élevage, pour leur viande et pour leur peau. Ils sont entassés dans des enclos peu spacieux. On préfèrerait les observer dans de meilleurs conditions…

Cours de cuisine 

Parmi les expériences les plus intéressantes du voyage, nous avons pris un cours particulier de cuisine dans un restaurant de Battambang, le Coconut Lyly. Ce n’est pas le seul restaurant de la ville à proposer des cours, mais après y avoir mangé le soir de notre arrivée, nous avons trouvé la cuisine tellement bonne que nous avons voulu en apprendre les rudiments ! 

Nous avons rendez-vous 15h30 (nous sommes simplement passées 1h plus tôt pour réserver). Première étape, virée au marché à quelques pas avec le propriétaire de ce restaurant familial pour acheter les ingrédients manquants. Nous avons droit à des explications sur les fruits et légumes que l’on trouve sur les étales. Le lait de coco de notre recette est extrait devant nous. La partie sèche (que nous consommons sous forme de farine) est ici destinée à nourrir les poules ! Retour au restaurant où nous sommes installées, ma sœur et moi, sur une grande table. C’est la femme du propriétaire qui prend le relai. Elle nous habille d’un tablier. Nous avons un petit livret avec les recettes, où nous choisissons trois plats que nous allons préparer : curry de poulet, bœuf Lok Lak et nems cambodgiens, ainsi qu’un dessert, une glace de lait de coco à la vanille et zestes de citron vert. Nous faisons nous-même toutes les étapes de la préparation, y compris la pâte de curry à l’aide d’ingrédients bruts et broyés dans un mortier. Après deux heures de cuisine, nous dégustons nos chefs-d’œuvre qui sont très réussis. Nous avons passé un excellent moment avec des personnes très gentilles, et avons mangé un grand repas délicieux avec la fierté de l’avoir préparé, pour un prix vraiment attractif : 10$ par personne. Activité à ne pas manquer ! Nous repartons avec notre livret de recettes, et même un certificat pour prouver nos nouvelles compétences !

Soirée au Phare Ponleu Selpak

Qui aurait pensé qu’on assisterait à un spectacle de cirque au Cambodge ! Les étudiants de cette école de cirque proposent deux représentations par semaine, et elles valent le coup d’œil. En première partie, de jeunes danseuses en tenue nous font une démonstration de danse traditionnelle cambodgienne. Ensuite, place aux artistes : une petite troupe de jeunes gens talentueux dans de nombreux domaines, allant des acrobaties au jonglage, mais aussi une grande créativité. Avec des objets simples, le spectacle dont la thématique est “Influence” embarque le spectateur dans une réflexion poétique et émouvante. Le tout est accompagné par deux musiciens, eux aussi talentueux. Les représentations s’adressent autant aux touristes qu’aux locaux, et nous avons la chance d’embarquer dans le tuk-tuk d’une petit famille pour le retour. Les deux jeunes enfants sont ravis de nous raconter leur journée dans un anglais très satisfaisant. 

Les autres points d’intérêt

Une soirée et une journée, c’est tout le temps que vous avons passé à Battambang. Notre voyage a malheureusement dû être écourté, le coronavirus commençant à devenir inquiétant en Chine… Impossible donc de tout visiter, même si nous avons déjà eu une riche journée !

Dans la campagne autour de la ville, on trouve quelques temples anciens, comme le Wat Ek Phnom, temple hindou construit au 11e siècle, ou encore le Vat Banon, construit à la même époque au sommet d’une montagne de 400 mètres de haut. La ville comporte elle-même quelques pagodes récentes comme Wat Tahm-rai-saw

A une douzaine de kilomètres de la ville se trouve l’ensemble de temples de Phnom Sampeau, ainsi que les tristement célèbres “killing caves”, lieu où les Khmers Rouges ont torturé et massacré des gens. C’est aussi ici que l’on peut admirer la grotte des chauves-souris (“bat cave”). Cette attraction far de Battambang nécessite d’être sur place vers 17h30. Les personnes qui y sont allées n’ont apparemment pas été déçues : au coucher du soleil, le public assiste à la sortie de milliers de chauves-souris de leur grotte, dans un flot incessants de battements d’ailes. Les vidéos sur internet sont impressionnantes, la grotte semble se vider indéfiniment de ses occupantes.

Cambodge – récit complet de notre périple

Samedi 25 janviers 2020

Le réveil sonne à 6h20 à Bures. Camille, ma petite sœur, est arrivée hier soir. Nous nous levons tous les trois et partons pour l’aéroport à 7h30. Dans le RER, une fille paniquée tire l’alarme car le train ne s’arrête pas à son arrêt où elle a un examen. Eh oui, c’est toujours la grève ! Il fait super froid, heureusement que Sergii, mon mari, nous accompagne pour récupérer nos manteaux. Triste de partir sans lui. A l’aéroport, beaucoup de gens portent un masque pour se protéger d’une épidémie de coronavirus chinois. On les enfile aussi et on les gardera jusqu’à notre arrivée à Phnom Penh. Le vol est long, Camille ne fait que manger. Je regarde deux films et dors pas mal. 

Dimanche 26 janvier 2020

Le vol entre la Chine (escale) et le Cambodge est moitié vide. Camille renverse tout son verre d’eau sur son siège et se retrouve assise dans une mare. A Phnom Penh, l’aéroport est quasi désert et ça ne nous prend même pas un quart d’heure pour régler les formalités et récupérer nos sac-à-dos. La chaleur à l’extérieur est littéralement écrasante. On prend un tuk-tuk jusqu’à notre première auberge. La ville est animée, les routes encombrées de scooters, voitures et tuk-tuks. Aucun règle de circulation ne semble exister. D’ailleurs, notre tuk-tuk percute un scooter. Normal. Il est midi heure locale, 6h du matin en France. On dépose nos sacs-à-dos au Mad Monkey Hostel. L’endroit est fait pour les fêtards, piscine, restau, bar, musique à fond… On se change rapidement (chaleur oblige) puis on part à pied jusqu’au Palais Royal. Vingt-cinq minutes plus tard, on découvre qu’il n’ouvre qu’à 14h. Nouveau tuk-tuk (pour 3$ US la course) et on arrive au musée du génocide, un endroit où ont été torturés et tués des centaines de personnes par les Khmers Rouges, il y a à peine 30 ans… Les endroits ont été laissés tels quels et de nombreuses photos de prisonniers encore vivants ou déjà torturés à mort sont exposées. C’est vraiment poignant. L’audio-guide nous permet d’écouter les témoignages de très rares survivants. Nous retournons ensuite au Palais Royal. Comme au musée, il faut cacher ses jambes pour entrer. Le palais est magnifique, richement décoré, entouré de beaux jardins. Des statues de Bouddha sont présentes partout. Une petite parenthèse enchantée dans cette ville très agitée ! Nous allons à pied jusqu’au restaurant “Friends”. Il n’est pourtant que 17h. Au menu, burger végétarien, chips de légumes, tartinade d’aubergines, et boissons à base de jus de citron. Un délice ! Et comme il y a un salon de massage juste en face, on se fait faire 60 minutes de massage thaï pour seulement 10$ chacune. Mon corps cassé par les heures d’avion (et la marche en sandalettes qui m’a déjà provoqué des ampoules sous les pieds) apprécie, et je dois vraiment lutter pour ne pas m’endormir. Tuk-tuk, retour à l’auberge. Au dessus de notre chambre,une soirée bat son plein ! Pour nous, c’est douche plus que bienvenue, racontage de la journée sur ce carnet, et repos mérité ! 

Lundi 27 janvier 2020

Deux tentatives ratées de réveil à 8h30 et 9h30, levées à 10h. On range nos affaires, on se met en maillot de bain, on met nos sacs-à-dos dans le local à sacs-à-dos puis détente au bord de la piscine de l’auberge jusqu’à midi. Ensuite, on va en tuk-tuk jusqu’à l’arrêt de bus, où on s’installe à l’avant d’un minibus pour 3h de trajet jusqu’à Kampot. Les paysages défilent, beaucoup de bicoques au bord de la route. Pas mal de zébus et énormément de déchets plastique partout. La circulation est dense et dangereuse. Les routes sont horribles. Les véhicules se doublent de tous les côtés y compris quand d’autres arrivent en face. Ca ne m’empeche pas de tomber de sommeil vers la fin du voyage. A notre arrivée à Kampot, nous marchons un peu jusqu’au restaurant “Simple Things”, végétarien, éco-friendly et éthique (il finance des installations pour des écoles, propose des cours de yoga, …). Délicieux smoothie banane-mangue, rouleaux d’aubergines au pesto et rouleaux de printemps mangue-crudités sauce cacahuète. Il est 17h. On profite du wifi pour réserver une chambre pour ce soir et on s’y rend en tuk-tuk. Il s’agit de petits bungalows en bambou très rudimentaires, avec des toilettes et une arrivée d’eau (froide) dans une “pièce” accolée, sans sol. On voit à travers toutes les cloisons et tous les insectes s’invitent sans problème. Heureusement qu’il y a une moustiquaire autour du matelas ! Après avoir posé nos affaires, nous allons nous installer au bord de la rivière Kampot, dans une petite cabane sur pilotis. Moment détente. Puis retour au bungalow pour une douche et la planification de la suite (on se rend compte que c’est à Kep que nous voulions aller en premier, et pas à Kampot !)

Mardi 28 janvier 2020

Nuit horrible. Pas à cause de bêtes, mais du bruit incessant toute la nuit. La route juste à côté, les chiens, le coq, le restau d’à côté… Le ventilateur aussi, pourtant impossible de dormir sans avec cette chaleur étouffante. Dommage car le reste est top ! On se prend un petit-déjeuner à base de jus de fruits frais (pastèque pure pour moi), de fruits (ananas, fruit du dragon, pastèque) et toasts au beurre de cacahuète et bananes. Pas le temps de le finir, on le met de côté pour filer au cours de yoga donné sur place. Une dizaine de personnes sont déjà en mode méditation sur des tapis de sol. La séance de 1h30 est top, accessible pour les débutants. Je suis un peu distraite par les jolis papillons, les fourmis devant moi et les étranges sons environnant. Après avoir fini notre petit-déjeuner au bord de l’eau et bouclé nos affaires, nous montons dans le même tuk-tuk qu’hier qui est venu nous chercher. Direction la plantation de poivre. La route est goudronnée au début mais se transforme rapidement en piste jonchée de trous. Nous sommes secouées dans tous les sens. Par contre le paysage est sympa, beaucoup plus verdoyant, avec la montagne en arrière-plan. Malheureusement toujours aussi sale, avec des détritus partout. Nous voyons beaucoup de poules, chiens, zébus et même quelques buffles. Beaucoup d’enfants nous crient “hello !” quand on les croise. Les bicoques s’alignent tout le long de la rue, alternant entre habitations et petites boutiques où l’essence est vendue dans des bouteilles d’eau. Nous passons devant le “secret lake”, lac artificiel où pêchent quelques locaux. A la plantation de poivre, nous découvrons un espace magnifique parsemé de plantes en tous genres. Visite guidée gratuite et en français de cet organisme sociale, créateur de centaines d’emplois et qui permet de produire le meilleur poivre du monde ! Ils pratiquent l’agriculture biologique et favorisent la biodiversité en plantant de nombreuses autres espèces autour des poivriers : citronnelle, bananes, fruits du dragon, durian… Le poivre pousse sur des plantes montantes sur des poteaux de 4 m. Il est entièrement récolté et trié à la main. Poivres vert, rouge, noir ou blanc viennent tous de la même plante, à des stades de maturité différents. Après la visite, dégustation de poivres, et achat de nos préférés. Puis un dessert excellent dans le restaurant de la plantation, une glace à base de coco, mangue et passion, saupoudrée de poivre rouge. Un petit serpent provoque une mini panique sur la terrasse du restau, mais un cuistot accourt et en vient à bout.

Quelques photos et nous voilà reparties avec notre tuk-tuk, en direction de Kep. Après avoir déposé nos affaires, nous empruntons les vélos de notre maison d’hôte pour aller admirer le soleil couchant sur l’océan et visiter le marché aux crabes. En plus des crustacés, on y trouve de nombreux poissons, poulpes et calamars grillés sur des brochettes, prêts à être consommés. Nous préférons quand même un restaurant qu’on nous a conseillées, où on y déguste bien sûr du crabe ! Un délice. Il fait nuit noire quand on retourne à la maison d’hôte après quelques arrêts sur la route pour acheter des mangues, de l’eau et quelques gâteaux. Notre chambre est super spacieuse, avec un grand lit et une salle de bain ouverte sur la chambre. Il y a encore de l’ambiance avec un mariage dans la rue à côté et un gecko tokay caché dans la chambre qui fait un bruit étrange, comme un jouet pour chien, en beaucoup plus puissant ! Douche et réservation des prochaines nuits, puis dodo.

Mercredi 29 janvier 2020 

Bien dormi, le gecko a été sage. Levées à 8h. On se prépare rapidement et on décolle vers 9h à la recherche d’un tuk-tuk. Après un peu d’attente et une proposition indécente, on en trouve un qui nous amène jusqu’au jardin aux papillons pour 2$. L’endroit est charmant. Dans une grande serre volent des dizaines de papillons. Un paradis pour la photographie, mais pas possible d’y rester trop longtemps car on a prévu une randonnée dans le parc naturel juste à côté, censée durer 2-3h. En cherchant l’entrée, on tombe sur un grand complexe de charmants bungalows, complètement abandonné. Les meubles y sont encore, les lits sont faits et apparemment il y avait même le wifi. Faute de clients ? On trouve un chemin qui pourrait être l’entrée du parc, mais qui semble lui aussi abandonné, avec une végétation qui déborde de tous les côtés et des moustiques qui s’en donnent à coeur joie. Demi-tour et aucun taxi dans ce lieu si reculé. Petite randonnée quand même donc, pour rejoindre la ville, sous un soleil tapant. On repasse à l’auberge chercher nos gros sacs-à-dos. Je commande un tuk-tuk avec PassApp, le Uber local, qui arrive deux minutes plus tard. Direction les restaurants à côté du marché aux crabes. Poisson pour moi, crabe pour Camille, le tout arrosé de jus de pastèque.

On reprend le même tuk-tuk pour faire la route jusqu’à Kampot. Nous dormons dans des dortoirs ce soir, au Monkey Republic. Le lieu est très chouette, avec des parties communes sympa : bar, restaurant, billard, terrasse… Les chambres sont bien aussi, les lits superposés sont dotés de rideaux, lampes et prises individuelles, et c’est climatisé. Après avoir posé nos affaires et demandé les bons plans (notamment réservation du bateau demain), nous partons à pieds à quelques rues de là échanger le reste de nos euros : nous avons déjà dépensé près de 450$ ! Après un petit tour en ville, nous embarquons sur un minuscule bateau qui semble miteux, avec une quinzaine d’autres passagers. C’est parti pour plus de 2h de balade sur la rivière, le Kampot, avec une noix de coco fraîche chacune à boire pendant le trajet (alors qu’on s’était arrêtées juste avant le bateau dans un petit restaurant pour boire un jus de pomme-carotte et un jus… de coco frais !). Je ne pensais pas que les cocos étaient si énormes, si lourds et renfermaient autant d’eau. Ni que cette eau était si sucrée, sans avoir un goût de coco. Plutôt très bon ! La croisière est sympa, on passe devant plein de lodges, y compris celui dans lequel nous avions logé il y a deux jours. A la tombée de la nuit, le capitaine approche le bateau des feuillages pour qu’on puisse y voir clignoter des lucioles. Retour sur la terre ferme, et direction une place pleine de stands de street food. On commande des nouilles sautées aux légumes pour 2$ l’assiette, un délice ! Et pour finir la journée en beauté, on se rend au “Golden Hands”, un salon de massage, pour un massage traditionnel khmer aux huiles. Très différent du massage thaï de Phnom Penh. Les masseuses sont très pro (aucune n’a mangé de chips sur Camille, contrairement au massage thaï), l’endroit est classe, bien aménagé, avec de la musique et une bonne odeur qui flotte dans l’air. L’huile de massage doit être au baume du tigre car elle laisse une sensation de froid sur la peau. Le massage se termine avec la tête et le visage – au top – et un thé à la coco avant de partir. Retour à pied, détendues, parées pour notre première nuit en dortoir et avec pour Camille l’angoisse du bateau en pleine mer demain ! 

Jeudi 30 janvier 2020

Levées à 7h15 après une bonne nuit dans des dortoirs très calmes. Petit-déjeuner avec des gâteaux achetés la veille dans une micro-superette-habitation. A 8h, le bus vient nous récupérer. Direction Sihanoukville, à 2h30 de route. La ville est absolument affreuse, un chantier à ciel ouvert où l’air est irrespirable, saturé de poussière et de pollution. De grands immeubles neufs promettent un futur Las Vegas à la chinoise. Après 40 minutes d’attente sur le quai, nous montons dans un bateau. Camille flippe. Pour rien. Le trajet se passe tout seul, on sent à peine le bateau tanguer ! Trois quarts d’heure plus tard, nous débarquons sur la plage paradisiaque de Koh Rong Samloem. L’endroit est non seulement magnifique, mais également plutôt propre, une première au Cambodge. Nous rejoignons notre auberge sans quitter la plage. Très bonne ambiance, dortoirs confortables, bar, restaurant, tables de ping-pong, billard… On va ensuite se poser dans de gros fauteuils confortables sur la plage pour manger des nems et des pad thaï. Petite séance photo sur la plage, qui présente de jolies balançoires au bord de l’eau. Puis farniente sur la plage ! Un nouveau restaurant quelques heures plus tard, toujours sur la plage. La plupart ont sorti le barbecue. On se prend un poisson grillé au barbecue, avec maïs grillé, patate, garlic bread et délicieuse sauce au poivre. Et des beignets de banane en dessert, avec de la pâte à tartiner au choco en prime. Autant se faire plaisir jusqu’au bout ! Sur la plage, il y a des jongleurs de boules en feu. Dans le bar à côté, un chanteur-guitariste plutôt doué. La soirée est vraiment agréable. En rentrant à l’auberge, on se fait quelques parties de ping-pong (3 à 1, en faveur de Camille…). Une bonne douche revigorante (à l’eau froide bien sûr). L’ambiance est à son comble à l’auberge : soirée karaoké ! Moi je squatte le lit de Camille pour écrire notre journée !

Vendredi 31 janvier 2020

Nuit confortable dans ma petite bulle entourée de rideaux. Réveil avec un bruit de climatisation qui s’avère être… le bruit du mauvais temps ! Pluie et vent… Du coup, on reste une heure de plus au lit avant d’aller prendre un bon petit-déjeuner au restaurant de l’hôtel : pancakes et thé. Puis on se pose à l’abris sur des fauteuils pour bouquiner tranquillement. Un chat allongé sur moi nous tient compagnie. Quand le temps se calme, nous partons nous balader sur la plage. On tente de traverser l’île pour rejoindre les plages de l’autre côté mais on fait demi-tour après deux tentatives sur des mauvais chemins. Finalement on retourne paresser dans les fauteuils suspendus. Vers 16h, on se pose sur la plage dans le même restaurant qu’hier soir. Au menu, riz avec fruits de mer (mini-pieuvres et calamars) et un délicieux curry de légumes aux noix de cajou. Le temps s’est nettement amélioré, la température est idéale et on voit presque le soleil. On retourne se percher sur nos fauteuils suspendus préférés. Un chat s’installe sur moi et y reste quelques heures. Bouquinage et papotage. Le soir, nous allons nous installer dans d’autres fauteuils sur la plage pour satisfaire une envie de gras : frites de patates douces et “poutine” (frites avec du fromage fondu), servis avec deux délicieuses sauces. Le tout arrosé d’un jus de pastèque pour Camille et deux “Woo woo” (cocktails à base de vodka) pour moi (car c’est l’happy hour et le deuxième est offert). Camille veut absolument que je les finisse mais j’ai déjà bien la tête qui tourne. On retourne à notre auberge et on s’installe sur des matelas-transats pour discuter. On se rue sur la table de ping-pong dès qu’elle se libère. Cinq parties endiablées où on se donne à fond et on rit comme des dindons ! Victoire de Camille avec une partie d’avance. On part se doucher puis dodo à minuit passé après une excellente soirée. 

Samedi 1er février 2020

Encore bien dormi. On se lève tranquillement pour un petit-déjeuner sur les coussins du restaurant de l’auberge. Muesli, fruits frais, yaourt et thé. Rangement des affaires car c’est notre dernier jour ici. On laisse nos gros sacs-à-dos dans un coin prévu à cet effet et, après avoir validé l’heure du retour en bateau, on va s’allonger sur la plage. Le temps est magnifique. On se baigne dans l’océan. Eau chaude, sable blanc, petits poissons qui nagent autour de nous… Vers 14h30 on retourne à notre restaurant favoris sur la plage. Nouvelle assiette de curry de légumes aux noix de cajou (on avait trop aimé hier) avec riz, et crevettes et calamars frits. Assiette de fruits frais en dessert : bananes, mangues, ananas et fruits du dragon. On retourne à l’hôtel pour se changer et récupérer nos affaires, puis longue marche de… 10 minutes sur la plage pour rejoindre l’embarcadère. On retrouve des Françaises qui étaient arrivées par le même bateau mais ont séjourné de l’autre côté de l’île. Le voyage en bateau est un brin plus mouvementé qu’à l’aller, Camille est en stress. Sihanoukville est toujours aussi moche. On trouve un tuk-tuk conduit par un gamin qui nous emmène dans notre nouveau gîte pour 5$. Nous logeons dans une grande cabane en bois sur pilotis, à côté d’une mangrove. Pas d’araignée dans notre chambre malgré le mur plein de trous et interstices, mais on y trouve un crapaud et des geckos. Douche à l’eau froide, et planification de nos visites à Angkor. On profite aussi que ça soit le weekend pour appeler mari, petit-copain (pour Camille) et les parents. 

Dimanche 2 février 2020

Pas de grasse-matinée, nous nous réveillons à 8h. Rapide petit-déjeuner à base de gâteaux d’avoine. A 9h, un tuk-tuk que je viens de commander via l’application PassApp vient nous chercher pour nous emmener à l’aéroport international de Sihanoukville. On voit que tous les avions à destination de la Chine sont annulés… Ca craint pour notre retour où on est censées y faire escale. Presque tout le monde porte un masque dans le minuscule aéroport. On embarque en allant directement sur le tarmac. Les 40 minutes de vol passent vite, et nous arrivons vers 13h à Siem Reap. Un tuk-tuk plus tard, nos affaires sont posées dans notre auberge de jeunesse, le “Cozy Cloud”. Nous partons à pied découvrir la ville sous une chaleur intense et une faim de loup. Les rues sont animées et nettement plus propres que dans les autres villes (hormis les îles). Les prix sont super bas, notre pouvoir d’achat a doublé ou triplé si on considère la nourriture, les boissons et les massages. Du coup, on s’arrête dans un petit restaurant sur rue pour un jus de fruits frais (mangue pour moi, passion pour Camille), à 75 centimes de dollars le jus ! On marche ensuite jusqu’au vieux marché et au marché d’arts. Je me prends deux débardeurs à 1$ pièce, ainsi que du baume du tigre. Camille se prend un petit éléphant fabriqué en tissu. On se dégote aussi un salon de massage au fond du marché. Installées dans des fauteuils à l’extérieur, on profite d’un massage des pieds, mollets et dos pendant 30 minutes pour… 2 dollars chacune ! On visite aussi le marché aux légumes et épices. Ca donne envie ! Finalement, on se décide à manger de la street food. La rue qui longe le marché est parsemée de motos avec charrettes ambulantes qui sont en fait de mini cuisines de rue. On goûte d’abord des “Nom Khruok”, sortes de beignets de riz et coco fourrées au maïs. Un délice. On se prend ensuite une banane frite (25 centimes…), un beignet de légumes avec des pousses de soja sautées, puis des nems végétariens qu’on mange attablées sur mini table en plastique et chaises d’enfant. Une crêpe banane-nutella pour finir. Histoire de faire passer tout ce (délicieux) gras, on retourne se prendre un jus de fruits frais : pastèque pour moi, passion pour Camille. Un peu de shopping pour acheter des sortes de baumes du tigre cambodgiens, et de quoi déjeuner demain matin (on se lève tôt pour la visite des temples). Retour à l’auberge et, une fois n’est pas coutume, douche chaude !

Lundi 3 février 2020

Le réveil sonne à 4h du matin. Préparation rapide et petit-déjeuner dans l’espace commun devant la piscine : gâteaux, petits pains et mini-bananes. A 4h40, notre conducteur de tuk-tuk pour deux jours vient nous chercher : Sopheak (+855 88 386 0898). Il fait froid en t-shirt avec le vent du tuk-tuk. Premier arrêt pour l’achat d’un pass de trois jours (62 $), nominatif (on est prises en photo). Puis direction le temple d’Angkor Vat, le plus connu. Le tuk-tuk nous laisse sur le parking et on marche un petit moment dans le noir, avant de s’installer face au temple devant une petite étendue d’eau. Aux premières loges pour voir le soleil se lever ! Il se fait attendre : il fait déjà bien jour quand on l’aperçoit enfin. Joli spectacle tout de même, observé par des centaines de touristes. Après quelques photos, nous rejoignons notre tuk-tuk qui nous emmène dans un temple assez désert : Preah Khan. C’est juste complètement impressionnant. Les ruines sont super bien conservées, on distingue très clairement de nombreux motifs. Les murs sont en partie écroulés mais les pierres demeurent aux alentours, comme un puzzle 3D géant qui n’attend que d’être reconstitué. La végétation a été largement élaguée pour rendre le temple visitable mais on voit que le temps a permis qu’elle reprenne ses droits : des arbres aux racines immenses, les fromagers, poussent sur les toits des temples. Les bruits de la forêt environnante sont ravissants, un aperçu de la jungle. On croise quelques bestioles : punaises rouges et noires, araignées, papillons, chauve-souris à l’intérieur du temple… Des Cambodgiennes présentes dans le temple nous font visiter la “chambre de la reine” où un Bouddha drapé d’orange fait face à une petite vieille assise par terre. On nous plante un bâton d’encens allumé dans la main et nous exhorte à faire trois petites révérences à Bouddha avant de planter le bâton dans un gros bouquet d’encens (et accessoirement donner de l’argent si on le souhaite…). On sort du site du temple par la mauvaise sortie (notre tuk-tuk nous attend de l’autre côté), c’est reparti pour un tour ! Pour accéder au temple suivant, le Neak Pean, nous traversons un grand ponton en bois posé sur une grande étendue d’eau. Rien à visiter, il s’agit d’un grand bassin avec une construction (inaccessible) en son centre. Tout de même très joli. Quelques araignées à prendre en photo ! Nouveau tuk-tuk jusqu’au Ta Som. Un gars se fait agresser par un macaque après l’avoir bien provoqué depuis quelque temps. Dans l’entrée (voir l’intérieur) de presque tous les temples, un groupe joue de la musique et de nombreux vendeurs (souvenirs, fruits) nous accostent. Surtout des femmes et des jeunes enfants. Les temples suivants, East Mebon et West Mebon, sont différents. En pierre rosâtre, faits de petites briques et non de gros blocs, ils sont construits tout en hauteur et dominent la jungle. Impressionnant. La chaleur est écrasante, on fait une pause repas. Restaurant où on est allongées sur des matelas, posées sur de petites plateformes surélevées, sous un ventilateur à l’extérieur. Pad thaï pour deux. Détente, puis reprise des visites avec Ta Prohm, Banteay Kdei et Srah Srang (une plateforme faisant face à un bassin). On retourne à Siem Reap en milieu d’après-midi. Quel bonheur d’échanger le t-shirt (obligatoire dans les temples) contre un débardeur ! On dépose le linge sale dans une blanchisserie et on retourne au marché manger des Nom Khruok et se faire masser les pieds. Puis balade au marché nocturne (un autre) et dans Pub Street, rue très animée pour les touristes. On mange du poisson au barbecue avec des légumes croquants, et on finit la journée par un jus de fruits, pastèque pour moi, mangue-banane pour Camille. Ensuite, planification de la suite des évènements, douche et rédaction de ma longue journée.

Mardi 4 février 2020

Réveil 2h30 plus tard qu’hier pour un départ vers 7h avec le même conducteur de tuk-tuk qu’hier. Pas pressé, il s’arrête même à une station service où un pompiste remplit son réservoir. On arrive au temple Bayon juste après son ouverture. Il n’y a presque personne du coup. Le temple est magnifique, agrémenté d’innombrables tours surplombées de visages de Bouddha, et décoré tout autour d’une grande fresque en bas-relief sur laquelle sont représentées de nombreuses scènes, de guerre ou de vie quotidienne. Une colonie de macaques se prélasse sur le mur d’enceinte. De l’autre côté de la route se trouve un autre édifice antique, le Baphuon, particulièrement haut dont nous gravissons les marches (en bois pour les visiteurs) abruptes. Belle vue depuis le sommet. Nous faisons quelques photos en bas, sur la longue digue en pierre qui mène au temple (jadis entouré d’eau ?). Temples suivants : Thommanon (petit, on le parcourt très rapidement) et Ta Keo, qui a eu pas mal de restauration, ce qui est montré sur des panneaux ornés de photos avant/après. Pour finir, direction le gigantesque Angkor Vat. Beaucoup plus de touristes ici. Les sculptures sont très bien conservées et on y voit même une coloration rouge. Une immense fresque entoure le temple. Les plafonds sont hauts comparé aux autres temples. Le chemin entre les portes et le temple lui-même est impressionnant. Bref, un bon temple pour finir la journée. Chaleur épuisante. On demande à notre chauffeur de nous déposer dans une école pour sourds et aveugles, qui propose des massages faits par des aveugles formés sur place. Expérience sympa et le massage est génial. On peut choisir notre huile : Camille prend lotus et j’opte pour citronnelle. Je sens trop bon. On se trouve ensuite un tuk-tuk qui nous amène jusqu’aux “Artisans d’Angkor”, lieu où sont montrées les techniques artisanales de sculpture sur bois et pierre, travail du métal, peinture sur soie ou bois laqué, fabrication de bijoux… Visite guidée gratuite avec un jeune guide qui parle français. La boutique est magnifique et les prix à la hauteur d’un tel travail de patience et de minutie. On marche ensuite jusqu’au marché pour se prendre un “fruit shake”, qui contient des fruits frais, mais aussi de l’eau, du lait concentré, et d’autres liquides non identifiés. Et une banane frite chacune. Fin de journée détente au bord de la piscine, avant d’aller dans un restaurant situé dans notre rue pour manger des pâtes ! Et des bruschettas. Avec ice-tea maison et limonade maison. Ca change de la nourriture locale. Retour à l’auberge, douche et au lit. 

Mercredi 5 février 2020

Toujours pas de grasse-matinée à Siem Reap : réveil à 5h25 pour un départ en tuk-tuk à 6h pétantes avec le frère de Sopheak, notre tuk-tuk driver des deux derniers jours. On roule pendant une heure, affrontant le vent dû à la vitesse : ça caille ! L’air est super pollué, entre les véhicules et des feux un peu partout, sans compter la poussière de la route. Dur de respirer sans se couvrir le visage. D’ailleurs le chauffeur porte un masque. Sur le chemin, on assiste aux scènes de vie des habitants. On croise énormément d’enfants qui vont à l’école à vélo ou à plusieurs sur des scooters. Idem pour les vélos : parfois un ou deux petits à l’arrière avec un ado qui pédale. On arrive au temple Benteay Srey (la citadelle des femmes) avant même son ouverture officielle. Le lieu est quasi désert. Le temple est très bien conservé, peut-être le plus beau de tous ceux qu’on a vus. De nombreuses “bibliothèques”, bas-reliefs représentant des scènes, ornent le dessus des portes. Les sculptures sont presque intactes. Des statues avec des têtes d’animaux, qui sont en fait des répliques (histoire d’éviter les pillages) gardent le temple. Le soleil est encore bas et jette sur l’ensemble une belle lumière qui accentue la couleur rosée de la pierre. Un petit bijou au milieu de la forêt, découvert aux sons de dizaines d’oiseaux. On a adoré. Une exposition à côté explique la signification des représentations et montre des photos du temple après sa découverte et avant sa restauration. Retour au tuk-tuk (le chauffeur nous attend dans son hamac suspendu dans le tuk-tuk, comme souvent), et petite demi-heure de route jusqu’à la dernière destination. Nous devons marcher dans la forêt, escalader quelques pierres pour y arriver. La température est idéale, la promenade super agréable. Mille bruits. J’ai l’impression d’avoir reconnu le cri d’un singe. Au bout du chemin, une rivière malheureusement asséchée (saison sèche oblige) : Kbal Spean, ou la “rivière aux Mille Lingas”. Les roches qui constituent son lit sont sculptées. Même si le site a été en partie détruit lors de la guerre civile, l’endroit reste charmant, un petit havre de tranquillité. Les lianes de la forêt sont impressionnantes, énormes et entortillées les unes autour des autres. Super ambiance. Retour à l’auberge et petit-déjeuner à midi (brunch donc !) à base de thé vert, fruits frais, yaourt et pain. On a le temps de se détendre au bord de la piscine. Camille s’endort (elle a plein de spasmes, c’est comique) et moi je bouquine. A 14h, un minibus vient nous chercher à l’hôtel pour une excursion. Après plusieurs arrêts pour récupérer d’autres touristes, nous partons en direction du lac, le Tonlé Sap. Notre guide nous explique l’architecture des maisons sur la route. Il parle comme dans une pub. C’est drôle. Nous arrivons dans un village fait de maisons sur pilotis, perchées à plusieurs mètres du sol. On distingue très nettement le niveau d’eau record de 2018 qui a englouti les maisons les plus basses. Dans la rue, nous nous arrêtons dans une classe d’anglais pour parler aux jeunes élèves et les faire pratiquer la langue. Au bout du village, notre petit groupe grimpe sur le toit d’un bateau en bois à moteur. Deux gamins d’une dizaine d’année sont chargés de désembourber le bateau qui galère à avancer dans la minuscule rivière boueuse de la saison sèche. Bientôt, nous nous retrouvons sur le lac, entourés d’eau. On s’arrête sur une plateforme flottante avec un restaurant, quelques crocodiles et un serpent. Depuis le toit, nous observons le coucher du soleil sur le lac. Camille est tellement pressée de retrouver la terre ferme qu’elle grimpe dans le mauvais bateau, qui démarre avec elle à bord. Elle saute in extremis sur le pont d’un autre bateau encore amarré quand elle réalise. Sur la terre ferme, des vendeuses nous attendent avec une photo encadrée de chaque membre de notre groupe, imprimée, prise furtivement par un photographe avant de monter sur le bateau. Quel gâchis… Retour à Siem Reap. Nous partons directement dans les marchés nocturnes pour une virée shopping : cadeaux pour les parents, t-shirts pour moi, pilon pour Camille… Des centaines de stands proposent des articles très similaires. On se fait interpeller en permanence “Lady, please buy something”, “What you looking for?”, “Discount for you”, “More pants lady?”. On croise un vendeur de brochettes de scorpions et mygales. Les rues sont très animées, remplies de touristes et chauffeurs de tuk-tuk en recherche de clients. On se prend un jus 100% fruits banane-passion, puis restaurant où je mange un délicieux curry vert avec du riz, et Camille du poisson grillé. Pour finir cette excellente journée, nous nous faisons faire un massage des pieds pour 2$ la demi-heure, installées sur des fauteuils face à la projection d’un documentaire sur la construction des temples d’Angkor.

Jeudi 6 février 2020

Il fallait s’y attendre, nos vols retour sont annulés par la compagnie aérienne contrainte de réduire son service à cause du coronavirus qui sévit actuellement en Chine. Nous devrons partir une journée plus tôt que prévu. Heureusement, Expedia semble s’occuper de tout. Passé ce moment de remise au point matinal de notre programme, nous descendons vers 8h prendre le petit-déjeuner à notre auberge : thé et pancakes à la banane. Puis on file au marché pour les derniers achats : Camille voulait un sac en osier. On a aussi le temps pour un massage khmer d’une heure (interrompu par une crampe de Camille). Ensuite, retour à l’auberge jusqu’à ce qu’un minibus vienne nous chercher. Départ pour Battambang. Quatre heures de route avec une pause au milieu. A l’arrivée, nous nous faisons sauter dessus par des chauffeurs de tuk-tuk. On se réfugie dans l’agence du bus pour regarder où se trouve notre hôtel : à une minute même pas. La ville est beaucoup moins animée que Siem Reap. Le soir, nous allons voir un excellent spectacle de cirque avec de jeunes artistes talentueux. Deux musiciens, des jeunes filles pour une danses cambodgienne, puis un spectacle avec six acrobates-jongleurs-équilibristes avec pour titre “Influence”. La performance est impressionnante. Les histoires exprimées par les artistes sont touchantes. On a adoré. A la sortie, nous prenons un tuk-tuk avec une famille cambodgienne venue assister au spectacle. Les deux jeunes enfants sont ravis de nous parler en anglais. Nous allons faire un tour vers le marché, qui est destiné aux locaux. On achète des fruits de la passion. Puis on va dans un petit restaurant indiqué dans le guide : le Coconut Lyly. Jus de mangue et de citron, ananas grillés au tofu, curry de légumes, un délice. Retour à l’auberge. On est dans un dortoir avec des lits alignés comme dans un hôpital, entourés de rideaux trop courts. On trouve un autre dortoir plus cool avec lits superposés. On demande à s’y installer. Il contient 16 lits mais nous sommes seules ! 

Vendredi 7 février 2020

Réveil à 7h. Bien dormi. Nous déjeunons sur le rooftop : thé, muesli-yaourt pour Camille, tartines pour moi, fruits. Nous avons réservé une excursion pour 8h. Le gars de l’auberge réalise qu’il n’a rien prévu quand il nous voit arriver, et appelle un tuk-tuk discretos en nous disant qu’il sera là dans cinq minutes. Vingt minutes plus tard, il arrive enfin. J’ai hâte de quitter l’air pollué de la ville pour en explorer les environs. Premier arrêt, une ferme de crocodiles. On peut tenir un bébé d’une vingtaine de centimètres dans nos mains. Trop mignon. Les autres sont impressionnants. Un peu plus loin, nous nous arrêtons à la pagode Samrong Knong, où se trouve un bâtiment qui a servi de prison par les Khmers Rouges. Ensuite, nous parcourons le village avec un aperçu de la vie des habitants. Notre chauffeur nous fait goûter du “bamboo sticky rice”, gâteau de riz cuit à l’intérieur d’une tige de bambou que l’on épluche ensuite pour le manger. C’est bon mais ça colle aux dents ! On voit aussi des pêcheurs faire sécher des poissons, d’autres travailleurs fabriquer de la pâte de poisson (ça se mange apparemment, ça pue horriblement et ça a l’air aussi mauvais que peu hygiénique). On voit plus loin la fabrication artisanale de feuilles de riz (pour les nems) à base de farine de riz préparée au fur et à mesure. Les disques sont séchés au soleil. Avant de continuer sur des aspects culturels, nous allons faire une balade en bamboo train, planche de bois posée sur des rails et dotée d’un moteur. Une petite heure assises toutes les deux sur notre wagon simpliste à prendre le soleil. Au bout du chemin, un arrêt de 10 minutes au milieu de magasins de souvenirs. Demi-tour et balade dans l’autre sens. Nous finissons l’excursion par la visite de la maison de Mme Bun, grande maison traditionnelle en bois, une des rares à avoir été épargnées par les Khmers Rouges. A Battambang, notre tuk-tuk nous dépose au “Lonely Tree Café” où on mange des crevettes et des aubergines au fromage, puis tarte au citron et gâteau au chocolat. Nous nous accordons une petite heure de répit à l’auberge. A 15h30, nous avons rendez-vous dans le restaurant d’hier soir (Coconut Lyly) pour un cours particulier de cuisine ! Première étape, virée au marché pour acheter les ingrédients manquants. Nous avons droit à des explications sur les fruits et légumes qu’on trouve sur les étales. Le lait de coco est extrait devant nous. La partie sèche (que nous consommons sous forme de farine) est ici destinée à nourrir les poules ! Retour au restaurant où nous sommes installées sur une grande table. Habillées d’un tablier, nous avons un petit livret avec les recettes. Nous allons préparer trois plats : curry de poulet, boeuf Lok Lak et nems cambodgiens, ainsi qu’un dessert, une glace de lait de coco à la vanille et zestes de citron vert. Nous faisons nous-même toutes les étapes de la préparation, y compris la pâte de curry à l’aide d’ingrédients bruts et broyés dans un mortier. Après deux heures de cuisine, nous dégustons nos chefs-d’oeuvre qui sont très réussis. La journée se termine et nous rentrons à l’auberge repues et ravies. 

Samedi 8 février 2020

Journée de transit. Après un petit-déjeuner sur le rooftop de l’auberge (pancakes, thé, bananes), nous montons dans un minibus pour 7h de voyage jusqu’à Phnom Penh. En chemin, je regarde le paysage, somnole ou bouquine. Arrêt repas dans une cantine extérieure, sorte de station d’autoroute locale. Que des plats à base de nouilles ou riz. Nous achetons plutôt une sorte de crêpe croustillante avec des rondelles de bananes incluses dedans, et un ananas en dessert. A l’arrivée, tuk-tuk réservé via l’appli PassApp jusqu’à notre auberge, le Manor House. Plutôt sympa avec des extérieurs confortables. Lits superposés sans rideaux mais seulement quatre dans notre chambre, avec prises, ventilateurs et lampes individuels pour chaque. Il est 16h, il fait une chaleur écrasante. Nous partons à pied jusqu’au marché central (pour les locaux) puis night market où nous achetons des huiles essentielles. Épuisées, nous prenons un tuk-tuk pour retourner au “Friends”, le restaurant testé lors de notre première journée au Cambodge. Au menu, burger de falafel végétarien et tartines avocat-houmous-champignons-épinards. Limonade maison pour moi et jus ananas-mangue-gingembre pour Camille. En dessert, des nems banane-choco et une délicieuse glace coco. On marche jusqu’à un salon de massage qui a de bons avis : 1h de massage khmer traditionnel. On se fait aussi une petite manucure, que nous détruisons passablement au moment de remettre nos chaussures. Pas trop mal quand même ! Nouveau tuk-tuk avec chauffeur très bavard pour retourner à l’auberge. Douche express (chaude !) et dodo à minuit passé pour notre dernière nuit au Cambodge. 

Dimanche 9 février 2020

Réveil en douceur vers 8h. Petit-déjeuner au bord de la piscine de l’auberge : tartines, thé et fruits. On s’installe dehors pour profiter jusqu’au bout du soleil du Cambodge. On en profite pour faire les comptes. Préparation des sacs-à-dos, douche rapide et petite partie de cartes dehors avant de commander un tuk-tuk pour l’aéroport. Il est 13h quand on y arrive. On se pose dans un café pour manger un panini et un carrot-cake. Sur le tableau d’affichage, beaucoup de vols sont annulés, notamment vers la Chine. Après l’enregistrement et le passage de la sécurité, nous dépensons nos 16 dollars et 2000 riels (50 centimes) restant en s’achetant un souvenirs chacune et une bouteille d’eau. L’avion est en grande partie vide. Il ne nous faut que 2h pour rejoindre la Chine, où une escale de 5h nous attend. A l’arrivée, nous devons remplir des fiches pour informer si nous nous sentons malades ou si nous avons été dans la région la plus touchée par le coronavirus. Notre température corporelle est également contrôlée : mon front affiche 36,6°C. La température à l’aéroport est glaciale. Je change mon short contre un pantalon et enfile un deuxième t-shirt sous ma polaire. Nous sommes installées sur des sièges confortables mais frigorifiées. Je pars en expédition chocolat chaud, que je paie 62 yen sans savoir à quoi ça correspond. On embarque peu avant minuit dans un grand avion où seulement une place sur trois est occupée. Après le premier repas et le film “Aquaman”, je m’allonge sur ma rangée de trois sièges. C’est la pleine lune et nous survolons le désert de Gobi. Le paysage est époustouflant. Je dors quelques heures. Deuxième repas et deuxième film (“Mission Kathmandu”). Puis un peu de musique (Imagine Dragons) pour accompagner notre retour en France et le cataclysme sanitaire sur le point de s’abattre sur nous… 

La Plantation – Poivre de Kampot

Un de mes gros coups de cœur…

Petit coin de Paradis verdoyant à l’écart du tumulte de la ville, la Plantation est une immense ferme, mais aussi un projet agro-écologique ambitieux et respectueux de l’environnement, un projet éducatif pour les touristes et un projet social. 

Une fois arrivé sur les lieux, on peut se balader en toute liberté dans un jardin où poussent de multiples plantes. Plus loin, une grande maison traditionnelle khmer en bois fait office de restaurant, boutique et accueil. Il suffit de s’y présenter pour que l’on nous propose une visite guidée de la plantation, gratuite, en français ou en anglais. Petite balade entre les quelques 22.000 pieds de poivre plantés sur une vingtaine d’hectares. Il est cultivé ici de manière traditionnelle et artisanale, et récolté et trié entièrement à la main. Le poivre pousse sur des plantes grimpantes, sur des poteaux de 4 mètres de haut. Notre guide nous apprend que le poivre de toutes les couleurs (poivre vert, rouge, noir, blanc…) provient en fait de la même plante, avec des grains à différents stades de maturation. L’agriculture est biologique, et de nombreuses autres espèces sont cultivées (citronnelle, bananiers, fruits du dragons,…), renforçant les sols et amenant la biodiversité nécessaire à la protection des plantes.

Le lieu emploie à temps plein 150 Cambodgiens, avec de bonnes conditions de travail, et finance une école sur le site qui accueille une centaine d’enfants.

Après la visite, nous avons droit à une dégustation – gratuite – d’une grande diversité des poivres produits ici. Le poivre de Kampot a la réputation d’être le meilleur poivre du monde, nous ne sommes pas déçues ! Une petite feuille de bord nous est donnée où sont décrits les produits. Elle permet aussi de noter les produits au fur et à mesure de la dégustation, histoire de se rappeler de nos préférés ! 

Après la dégustation, le passage par la boutique est une évidence. Le poivre n’est pas donné, on paie la qualité, mais il est bien moins cher qu’ailleurs. Le prix du même poivre importé en France, par exemple, est facilement multiplié par quatre. 

Il fait une chaleur écrasante, impossible d’avaler un repas. Par contre nous ne résistons pas à la glace du chef, coco-mangue-passion, et saupoudré à l’envie… de poivre bien sûr ! 

La plantation propose d’autres activités aux visiteurs, comme des cours de cuisine ou encore une balade dans les villages alentours en charrette tirée par les buffles, avant de finir dans le lac pour une baignade avec eux… Une prochaine fois peut-être !

Secret Lake – le Lac Secret

Située entre Kampot et Kep, l’accès à La Plantation se fait par un long chemin cahoteux. En tuk-tuk, ça secoue ! Mais la route permet de voir un autre visage du Cambodge, on passe devant de nombreuses maisons et petites boutiques, on voit la vie quotidienne des habitants au passage. 

Peu avant d’arriver à la plantation, le “Secret lake” (lac secret) s’étend devant nous. Quelques pêcheurs s’adonnent à leur activité. Le paysage, avec les montagnes en arrière-plan, est époustouflant. Une beauté qui ne doit cependant pas faire oublier son histoire tragique. Le lac est artificiel, et a été construit à l’époque des Khmers Rouges par des travailleurs forcés dont beaucoup ont perdu la vie. Ce n’est pas l’emplacement du lac qui est secret, mais celui des sépultures des travailleurs qui auraient été enterrés en masse autour de celui-ci.